EDF entre dans la course à la voiture électrique

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avril 1971 : une Renault 4 est convertie en propulsion électrique au centre de recherche Renardières. A droite, André Faure, mécanicien en charge du prototype. Photo : EDF — Michel Brigaud.

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Après le choc pétrolier de 1973, EDF a joué un rôle central dans la redécouverte de la traction électrique. Un prototype fabriqué aux Renardières, en Seine-et-Marne, sera même présenté au Président de la République, Georges Pompidou, à l’occasion du 25e anniversaire de l’entreprise.

« Pour la voiture électrique, l’après-guerre est une période d’effacement total. Sa part de rêve au début du siècle a disparu. Le rebond de l’Occupation était beaucoup trop timide pour relancer l’intérêt pour un objet maintenant associé, dans beaucoup d’esprits, au temps des restrictions », écrivent Pascal Griset et Dominique Larroque dans « L’odyssée du transport électrique » (EDF-DTV/Cliomédia, 2006).

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Mais les historiens continuer, la période d’après-guerre est aussi le moment de l’émergence d’un « nouveau système technique » basé sur l’électronique, les ordinateurs et les nouveaux matériaux qui « préparent silencieusement les dispositifs qui peuvent permettre à la voiture électrique de trouver un nouvel élan ».

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Épisode 1Épisode 2 : Le temps des pionniers  : Quelques décennies de relégation

Temps d’investissement

EDF a joué un rôle central dans cette redécouverte de la traction électrique, à partir des années 1960, et surtout après le choc pétrolier de 1973. À la fin des années 1960, l’entreprise s’est installée dans la capitale de La Automobile électronique et a noué des partenariats avec la Compagnie générale d’électricité ou Bertin, qui continuent de croire en l’avenir de la traction électrique. Un rapport interne de juillet 1974 résume les raisons de cet investissement. Le rôle d’EDF « a toujours été de promouvoir le développement de l’électricité, un facteur de progrès et meilleure vie, surtout quand une utilisation ne trouve pas, au début de sa carrière, le résultat de son développement dans l’activité de l’industrie, puisque la demande des utilisateurs reste insuffisante, notamment par ignorance, pour créer un marché.8221 ;, qui est, note le rapport, typiquement le cas de la voiture électrique.

C’ est le moment de la transition énergétique, entre le charbon et le combustible alimenté par les centrales électriques et les centrales nucléaires. Mais même avec l’électricité thermique, la voiture électrique est plus économique, notent les ingénieurs EDF dans un autre rapport de 1974, qui calcule : « Une voiture électrique de type R5 roulant 10 000 km par an dans la ville consomme environ 2 500 kWh, ce qui, compte tenu des pertes diverses, correspond à 2 750 kWh par an à les terminaux de la station. La consommation correspondante de produits pétroliers dans cette centrale électrique est l’équivalent d’énergie de 833 litres d’essence, tandis qu’une voiture du même type avec moteur thermique et utilisé dans les mêmes conditions consomme 1 000 litres d’essence. » vient d’être multiplié par quatre en quelques mois. EDF estime que 2,5 millions de véhicules électriques seront en circulation en France d’ici 20 ans.

Le 4L des Renardières

Mais pour les construire, la société publique d’énergie doit établir des partenariats avec les constructeurs automobiles. Et tout d’abord avec la planche Renault. La première action consiste à électrifier le 4L, le modèle le plus à la mode de Renault. André Faure, mécanicien du centre de recherche Renardières, s’en souvient. « Mon travail consistait à connecter le moteur aux roues, avec les batteries, afin qu’il puisse fonctionner. Pour usiner les pièces, faire pivoter les roues. Il suffit de vous dire que quand j’ai mis 300 kilos de batterie dans le 4L, les roues avant n’ont pas touché !Mais, peu à peu, des solutions ont été trouvées, sous la direction de Roland Wolf, un ancien technicien devenu contrôleur général EDF dans les années 1990 et responsable du programme électrique. En six mois, un 4L, bientôt suivi d’un R5, est converti en véhicules électriques.

©Eric RAZ/CCAS

©Eric RAZ/CCAS André Faure, mécanicien au centre de recherche des Renardières, a travaillé sur le premier prototype de véhicule électrique EDF en 1971 (photo devant l’article).

Le programme est soutenu par l’État. Dès 1971, un 4L électrique a été présenté au Président de la République, Georges Pompidou, un grand défenseur de « la voiture », comme il l’a dit. Plusieurs centaines de ces véhicules équiperont bientôt l’immense centre de recherche et de développement d’EDF des Renardières, comme d’autres sites d’EDF. En 1974, le ministre de la Qualité de la Vie, André Jarrot, lui-même passionné de mécanique, fait sensation lorsqu’il est arrivé au Conseil des Ministres à bord d’une R5 électrique.

« Roland Wolf me l’a dit, se souvient André Faure, si un jour la voiture électrique doit fonctionner, vous besoin de batteries trois fois plus puissantes, trois fois moins lourdes et cinq ans sans entretien. Nous n’étions pas censés vendre des voitures électriques, mais nous avons dû pousser les fabricants de batteries à examiner le problème. Cela a pris quarante ans. » Mais dans l’intervalle, EDF, qui n’a jamais perdu quelque chose de son savoir-faire dans le domaine de l’automobile, avait dans les années 1990 la plus grande flotte de voitures électriques au monde, avec près de 2 000 véhicules.

Au printemps 1972, une Renault 5 électrique a été présentée en partenariat avec EDF. Photo : Lebu93/Wikimedia.org

En 1976, EDF fait le point de ses efforts, partagés avec d’autres industriels. Il est mélangé. « Quand une industrie de véhicules électriques est construite à partir de véhicules industriels, et par conséquent, les incitations à la fabrication de nouvelles sources d’énergie auront été suffisantes, alors seulement, grâce à la performance ainsi réalisable, les véhicules électriques pour le transport privé de personnes seront En fait, EDF s’est retiré de la recherche sur la voiture électrique à la fin des années 1970, ne parvenant pas à trouver des partenaires industriels prêts à s’engager dans cette exploration technologique.

Comme Roland Wolf l’a dit devant une commission sénatoriale en 1995 : « Pour EDF, les voitures électriques sont un pari asymétrique. En cas de défaillance, les pertes sont faibles. S’ils réussissent, les gains sont significatifs. » Cette industrie qu’EDF a réclamée aujourd’hui se construit, comme nous le verrons dans la dernière partie de cette série consacrée à l’histoire des voitures électriques. Cela explique pourquoi la quatrième et dernière saison de notre histoire est un printemps plus qu’un hiver.

Bon à savoir

CR 35 Urgence de gaz. ©Miniateg43 Renault Zoe. ©Miniateg43

Renault 5. ©Miniateg43 Le Miniateg43 National Club, composé d’électriciens et d’entreprises gazières, produit des miniatures de véhicules EDF-GDF à l’échelle 1/43ème offertes sur abonnement. Véhicules d’intervention, camions nacelles, convois exceptionnels, … les miniatures sont produites en série de 20 à 500 exemplaires et soigneusement fabriquées par des artisans et des fabricants qualifiés.

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