Le physiostart, un starter ultra-localisé

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La localisation du phosphore est un sujet d’actualité pour plusieurs cultures. En effet Arvalis Institut du Végétal cite cette pratique concernant plusieurs filières principales ainsi que des filières un peu plus « de niche » comme le sorgho, en mettant en valeur ses mérites concernant le démarrage des cultures dans certaines conditions. Ainsi le phosphore étant un élément peu mobile dans le sol (en comparaison sa capacité de déplacement dans le sol par diffusion est quasiment dix fois inférieure à celle de certains éléments comme les nitrates ou les sulfates) il semble important, pour des problématiques d’assimilation, qu’il soit au plus près des racines. Elément essentiel pour la croissance racinaire, une meilleure assimilation permet alors d’obtenir entre autres des racines plus denses, une meilleure vigueur au démarrage et donc une culture plus précoce. D’où un intérêt pour les cultures à cycle court comme le maïs.

Le Physiostart, produit commercialisé par Timac Agro (filiale du groupe Roullier spécialisée dans la nutrition végétale et animale), est un starter microgranulé 8.28.0 avec une complémentation en éléments ainsi qu’une spécialité physiologique. Ce produit est basé sur une logique d’assimilation rapide puisque composé d’azote ammoniacale ainsi que de phosphore soluble eau, et complémenté de soufre (23 points), de zinc (2 points) et de calcium (14 points). La technologie physiologique insérée dans ce produit s’appelle le Physio Pro et dispose d’une homologation « Stimulateur de croissance » ; l’effet revendiqué concerne une augmentation de la croissance racinaire avec des résultats notamment sur le développement des racines de maïs, qui occasionnerait un gain en rendement et en qualité. Le Physiostart est préconisé à 20-25 kg/ha en répartition sur la ligne de semis dans le microgranulateur. La microgranulation a certains intérêts non négligeables : elle offre une proximité poussée avec la racine (produit « ultra-localisé ») à 5mm du grain sans le brûler ou risquer une intoxication. Elle permet de s’affranchir d’une partie des conditions extérieures et de sécuriser la culture dans certaines conditions difficiles : conditions froides (sols froids, climat froid ou pluvieux après semis, sols non travaillés..), sols infestés de ravageurs, sols peu pourvus en éléments nutritifs ou faible disponibilité des éléments, conditions bloquantes (exemple du blocage du phosphore en sol calcaire ou sol acide)…

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Quand on pense au cycle court du maïs et l’importance du démarrage afin d’obtenir un sevrage réussi (ainsi qu’une meilleure résistance au stress hydrique permettant de dépasser la problématique climatique autours de la fécondation) le Physiostart semble intéressant notamment par la spécificité insérée et le cocktail d’éléments assez complet dont il dispose. Concernant le maïs ensilage une arrivée rapide à floraison (et donc une levée rapide, régulière ainsi qu’une croissance racinaire maximale) conditionne le volume d’ensilage et le pourcentage de matière sèche. De plus la richesse en amidon et la digestibilité du fourrage nécessitent une photosynthèse active. Autant de paramètres nécessitant un fort développement racinaire permettant une absorption active de phosphore, d’azote et de soufre.

D’autre part par rapport aux objectifs des semis de prairie (rapidité de levée, homogénéité, couverture maximum, régularité…) il est important de passer rapidement les stades sensibles à la sécheresse, au gel et aux parasites, et d’obtenir une densité optimale par de bonnes fondations racinaires. Le phosphore ultra-localisé peut rentrer dans cette dynamique afin d’obtenir une productivité amplifiée. Le Physiostart, s’il permet d’augmenter sensiblement le développement racinaire, peut avoir son intérêt pour des nodosités au niveau des légumineuses et un tallage amplifié. De même si la couverture des rangs est plus rapide le développement des adventices sera moindre. Il est également préconisé à 20-25 kg dans le cas des prairies en mélange avec la semence.

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On peut toutefois considérer d’autres cultures où il est pourrait être intéressant de positionner un starter et élargir le champ d’application de ce produit aux cultures ayant des surfaces de production un peu moins importantes que le maïs ou encore les prairies. En effet si on considère les légumineuses au sens général l’importance d’un bon fonctionnement racinaire est conséquente. En effet ces cultures se fournissent en azote presque essentiellement grâce à leurs nodosités ; dans le cas d’une défaillance racinaire l’assimilation de l’azote serait entravée par un mauvais fonctionnement des nodosités (dans ce sens Timac Agro parle de l’effet du Physio Pro sur le développement des nodules du pois par exemple). De même si on considère le soja, fonctionnant de la même manière, Terres Inovia insiste sur l’importance d’une inoculation réussie ; l’obtention de nodules performants dépend de cette inoculation mais également d’un bon développement racinaire : la croissance et la synthèse protéique vont donc dépendre de ces paramètres. S’il est vrai que la dimension fertilisation et starter sont des sujets moins abordés sur ces cultures on peut toutefois se pencher sur les potentiels gains de rendement et qualité qu’il pourrait en découler.

Les institutionnels nous alertent sur l’appauvrissement des sols en phosphore dû aux impasses régulièrement effectuées ; si le Physiostart comporte un ensemble d’éléments complet il doit être tout de même utilisé en complément d’une fertilisation phosphatée ou de fond si celle-ci est insuffisante.

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