Pourquoi les femmes sont-elles les premières victimes du changement climatique ?

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A l’occasion du lancement de la COP21 en décembre dernier, une centaine de personnalités du monde politique, économique, scientifique et culturel ont lancé un appel : « Soutenir les femmes face au changement climatique : pourquoi nous sommes engagés », qui vise à mobiliser les politiciens et la société civile de tous les continents.

Les femmes à l’avant-garde du changement climatique

Les femmes sont souvent à l’avant-garde des impacts des changements climatiques. La planète connaît actuellement un nombre croissant de sécheresses et d’inondations, qui ont de graves conséquences économiques et sociales, en particulier dans les pays en développement. Les changements climatiques touchent d’abord et avant tout les populations les plus exposées et les plus pauvres. Les populations montagneuses sont particulièrement vulnérables parce que le changement climatique et ses impacts sont particulièrement ressentis dans les régions montagneuses.

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Pour aider ces femmes à faire face au changement climatique, le Haut Conseil pour l’égalité entre les femmes et les hommes et les Délégations pour les droits de la femme du L’Assemblée nationale et le Sénat ont mis en place une plate-forme « Les femmes et le climat », qui a déjà recueilli plus de 1200 signatures. Cette initiative, lancée à la COP21, vise à protéger les femmes des pays en développement.

Le rôle majeur des femmes dans le développement durable

Plusieurs facteurs entrent en jeu : dans les pays en développement, les femmes représentent 60 à 80 % de la production agricole et seulement 10 % du revenu, le réchauffement de la planète affecte le nombre de terres arables, ce qui entraîne une baisse des revenus. En Afrique et en Asie, 70 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté sont des femmes, le texte souligne que « le changement climatique a des conséquences encore plus graves pour les femmes que pour les hommes. En particulier, la rareté des ressources naturelles, qui allonge les trajets pour obtenir de l’eau ou du bois, accroît leur temps de travail et précarise leurs conditions de vie. »

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Lorsque nous parlons du changement climatique, nous parlons aussi de la nature catastrophes. Ces catastrophes constituent une menace réelle pour les femmes qui, selon un rapport de l’ONU (2), sont 14 fois plus susceptibles de mourir face à de tels événements, parce qu’elles n’ont souvent pas été formées pour survivre. Par exemple, lors du dernier tsunami au Bangladesh en 2007, les deux tiers des victimes étaient des femmes.

De l’insécurité climatique à l’insécurité économique et physique

On sait que cette déréglementation entraîne des déplacements massifs de population , facteurs qui tendent à accroître le nombre de tensions et de conflits locaux, ce qui accroît le risque de violence sexuelle et physique et de harcèlement des femmes.

Selon Colette Benoudji, de Lead Tchad, l’insécurité alimentaire est aussi intrinsèquement liée à l’insécurité physique, en particulier dans les régions subsahariennes. Les femmes et les filles sont souvent victimes d’intimidation et de violence sexiste lors de catastrophes. En raison de la récurrence des catastrophes climatiques, ils risquent davantage de devenir victimes de la traite organisée des êtres humains .

L’ appel révèle que « les femmes ont du mal à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à s’adapter aux impacts du changement climatique », par exemple grâce à une utilisation accrue de l’agriculture de conservation, ce qui réduit le besoin d’eau et d’engrais et contribue à fixer le carbone.

Toutefois, selon le texte, ces actions restent « trop peu valorisées et trop rarement financées ». D’où l’appel aux autorités étatiques pour qu’elles tiennent compte de la question des femmes dans l’Accord de Paris après la COP21.

Lors d’un colloque (3) tenu en novembre dernier à Paris, le Ministre de la Santé, Marisol Touraine, a souhaité que « les projets réalisés par les femmes soient considérés comme une priorité dans les ressources financières qui seront mises à disposition à Paris » lors de la COP21. La ministre, qui détient également le Portefeuille des droits de la femme, a également exprimé le souhait que la notion de « droits des femmes » soit incluse dans l’accord final de la conférence.

Un souhait qui a été réalisé en partie, puisque l’accord de Paris du 12 décembre 2015 stipule que les États doivent respecter et promouvoir, entre autres, « l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ».

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